Grenfell: examen de la défaillance du système – théâtre verbatim dévastateur sur le plan médico-légal

Cette deuxième pièce verbatim basée sur l’enquête Grenfell, qui fait suite à celle de l’an dernier Grenfell : Ingénierie de la valeurmontre clairement comment l’incendie était le résultat d’une confluence de responsabilité et de négligence.

Présentant des témoignages de personnes touchées par la tragédie aux côtés de personnalités telles que l’ancien ministre du Cabinet Eric Pickles (Howard Crossley), la production met en évidence les lacunes aux niveaux macro et micro.

Peut-être le plus accrocheur, représenté par le pompeux Pickles (qui dit continuellement « à mon niveau », pour renforcer à la fois son statut et son ignorance), est l’impact de la campagne populiste du gouvernement de coalition contre la « bureaucratie » et la réglementation. L’assaut de Boris Johnson sur le financement des pompiers de Londres est également dénoncé. Il s’agissait d’édits idéologiques qui ont eu des conséquences dévastatrices, de l’incapacité à empêcher l’utilisation de revêtements inflammables à une pénurie de personnel d’intervention la nuit même.

Les vétérans textuels Nicolas Kent et Richard Norton-Taylor ont judicieusement édité le matériel d’enquête pour révéler comment chaque système qui aurait dû protéger les résidents les a laissés tomber. Richard Millett QC, joué avec une calme autorité par Ron Cook, pose des questions allant du factuel à l’incrédule, étayées par des preuves à l’écran. Il met en évidence un message privé d’un responsable du marketing de revêtement à un autre qui se lit simplement « tout ce que nous faisons, c’est mentir ici ».

Simplement mise en scène sur un décor imitant la chambre d’enquête, la production de Kent évite sagement les gimmicks théâtraux au profit d’une présentation claire des témoignages. Inévitablement, le plus émouvant vient de ceux dont la vie a été changée à jamais. Hisam Choucair (Shahzad Ali), qui a perdu six membres de sa famille, suggère que le racisme a contribué à l’incapacité de fournir un soutien approprié de l’État par la suite. On entend aussi le récit de l’héroïsme de Mohamed Neda, qui a donné sa vie pour aider ses voisins du dernier étage.

L’ambiance est celle d’une mairie animée et colérique. Une femme assise près de moi a chahuté Eric Pickles pour s’être honteusement trompé sur le nombre de victimes. Un autre devant moi sanglotait. C’est un théâtre pertinent, émouvant et dévastateur sur le plan médico-légal. Nous ne pouvons que prier pour que les leçons de l’enquête continue aient un impact similaire.