La comédie des erreurs au Shakespeare’s Globe – critique

Basé sur une ancienne comédie grecque de Plaute, les premiers travaux de Shakespeare La comédie des erreurs peut être considéré comme un essai pour ses pièces majeures car il présente des thèmes de perte, de réconciliation, d’identité erronée, de quasi-accidents, de folie et de mort imminente présentés dans un cadre de farce knockabout. La production vive de Sean Holmes constitue un argument convaincant pour cette œuvre mineure en tant que divertissement de qualité à part entière, en particulier lorsqu’elle est jouée par une soirée claire sans avions bruyants au-dessus pour une fois.

La présence avant le spectacle de musiciens en robe élisabéthaine aux accents roses procure un sentiment de fantaisie combiné à un engagement à nous transporter à la fin du XVIe siècle. Holmes met en scène un formidable tableau d’ouverture rempli de drapeaux et de chants à la louange de la ville d’Éphèse et souhaitant la mort à la ville rivale de Syracuse. Un bourreau qui semble sorti du tableau de Paul Delaroche L’exécution de Lady Jane Grey coupe une tête, éclaboussant une nonne de sang, et ensuite est le marchand plaintif de Syracuse Egeon (Paul Rider), qui a une histoire tragique sur la perte de sa femme et de ses fils jumeaux, et le gracieux duc d’Éphèse (Philip Cumbus) offre la possibilité d’un sursis.

Holmes entraîne le public avec l’intrigue alambiquée et si toutes les nuances ne ressortent pas, l’essentiel est suffisant. Incapable de distinguer Antipholus d’Ephèse (Matthew Broome) et Antipholus de Syracuse (Michael Elcock), l’ensemble «chic» de jumeaux, à part est un étirement, mais les deux fonctionnent avec élan et une supériorité nonchalante. Laura Hanna dans le rôle d’Adriana, l’épouse d’Antipholus d’Ephèse, déplore de manière poignante un mariage qui a mal tourné. L’autre paire de jumeaux, les serviteurs Dromio d’Ephèse (George Fouracres) et Dromio de Syracuse (Jordan Metcalfe), ressemblant à des choux de Bruxelles dans leurs tenues vertes, ressemblent à deux pois dans une cosse alors qu’ils luttent pour équilibrer les demandes concurrentes de leurs maîtres. Fouracres, dans le rôle le plus large, montre un vrai flair en tant qu’acteur de personnage shakespearien, en particulier dans son discours « quoth I ». Les rôles de soutien ont tous leur chance de gagner un rire ou deux.

C’est un vrai régal pour les yeux avec une gamme exemplaire de costumes de style élisabéthain conçus par Paul Wills et animés par une équipe de teinturiers, de fabricants, d’égouts et de superviseurs. Holmes et le directeur du mouvement Tamsin Hurtado Clarke utilisent pleinement l’espace unique du Globe avec une activité constante et la partition de Grant Olding est à la fois joyeuse et menaçante quand il le faut.

La pièce la plus courte de Shakespeare, jouée à un peu moins de deux heures d’affilée, semble parfaite. La comédie des erreurs n’est peut-être pas l’œuvre la plus profonde de Shakespeare, mais cette production présente le Globe dans ce qu’il a de plus joyeux et «authentique», et marque un excellent début pour la saison du théâtre en plein air.