Comment rendre un conte classique frais et passionnant lorsque vous le portez sur scène ? Dans son adaptation de Dracula, la réponse de Morna Pearson à cette question est de situer l’histoire dans un asile de femmes imaginaire dans l’Aberdeenshire, un endroit convenablement effrayant qui offre des parallèles avec la situation carcérale du château de Dracula. Lorsque nous rencontrons Mina pour la première fois, la protagoniste de cette version, elle a été admise à l’asile et le déroulement de son histoire est parallèle à celui de son copain, Jonathan Harker, alors que ses journaux racontent ce qui lui arrive en Transylvanie.
Le décor fournit une grande partie de l’atmosphère étrange de la pièce, et presque tout le sentiment de menace du spectacle vient du sinistre décor de Kenneth MacLeod, qui comporte plusieurs couches permettant à plusieurs scènes de se dérouler en parallèle, et de subtiles projections d’éclairage enrichissent l’histoire en développement.
Malheureusement, il n’y a pas beaucoup de menace ailleurs. Le roman de Stoker consiste en de nombreux récits statiques d’événements qui se sont déjà produits, et ni le scénario de Pearson ni la mise en scène de Sally Cookson ne donnent aux événements la rapidité ou le sentiment de mystère dont ils ont besoin pour réussir sur scène. Le débarquement de Dracula, par exemple, est raconté comme un simple poème, mais cela maintient l’action comme une récitation statique plutôt que de la faire avancer.
De plus, une grande partie du scénario est paresseuse ou banale. Le rôle du Dr Seward consiste presque entièrement en déclarations misogynes dont nous, les téléspectateurs éclairés du 21e siècle, sommes censés rire avec condescendance, mais il y en a tellement que leur valeur s’estompe rapidement, et leur fonction devient simplement de nous donner une certaine satisfaction face à l’éventuel discours de Seward. disparition. Il n’y a pratiquement aucun sentiment d’obscurité ou de menace, ce qui est fatal pour une adaptation d’horreur. Compte tenu du matériel avec lequel Pearson a dû travailler, il est décevant que la série soit rarement effrayante et souvent ennuyeuse.
Les deux personnages rédempteurs sont les principaux. Liz Kettle apporte beaucoup de charisme à Dracula, et sa voix est imposante même si ses mouvements de bras enroulés et ses doigts grêles doivent plus au camp qu’au gothique. Dans le rôle de Mina, Danielle Jam est pleine d’énergie et de détermination, et elle prend le contrôle de son destin de manière surprenante vers la fin, justifiant ainsi le titre de la pièce. En effet, l’écriture la plus intéressante arrive dans la seconde moitié dans plusieurs scènes entre Mina et Dracula qui développent le dialogue de manière à suggérer des possibilités intéressantes. Mais il est d’un coup dépassé par Grand Guignol, et la dernière section de la pièce boucle la boucle du dispositif de cadrage sans subtilité ni intention particulière.
Il y a donc des moments qui font que ça Dracula intéressant, mais surtout décevant et plat. Comment rendre un conte classique frais et passionnant ? Pas comme ça.