Pantomime de Peter Pan avec David Suchet à l’hippodrome de Bristol – critique

Les débuts panto de Suchet se poursuivent jusqu’au 31 décembre

Ce doit être Noël quand un chevalier du royaume passe du Capitaine Crochet à sa création cinématographique la plus célèbre, le fastidieux détective belge Hercules Poirot, en passant par la danse sur ce banger de la fin des années 90. La tragédie. Oui, un an après qu’Ian McKellen soit revenu dans son groove panto, son collègue acteur David Suchet fait ses propres débuts en panto dans Peter Pan à l’hippodrome de Bristol.

Il y a toujours eu une lueur de malice derrière ces yeux, cette exubérance ludique qui fait tous les grands acteurs. Il n’est donc pas surprenant qu’il réussisse ses débuts avec un aplomb confortable. Il n’est pas particulièrement mis au défi, il y a un petit combat à l’épée, il enroule ses voyelles mélodieuses autour d’une routine de virelangues, et il se lance même dans une petite chanson avec un numéro de « Twelve Days of Shipwrecked » qui prend un une bonne partie du deuxième acte (mais le mérite presque avec quelques moments de surprise). Panto traverse les tendances et actuellement, c’est formidable de voir de tels anciens élèves du métier d’acteur ravir à leur tour les familles à Yuletide. Prochain arrêt, la veuve Twankey de Daniel Day Lewis ?

Les débuts de Suchet ajoutent une étoile à ce qui est ailleurs un panto très médiocre produit par Crossroads. Jamais connu pour ses intrigues, celui-ci l’abandonne presque complètement et laisse peu de temps pour le garçon qui ne grandit jamais, joué par Hugo Rolland qui ne sait pas grand-chose seul avec un sourire. Wendy et les garçons Darling sont emmenés à Neverland quelques secondes après l’allumage des lumières, Tink a trahi Pan à mi-chemin du premier acte et Hook a été mangé par le crocodile avant l’intervalle. Ce n’est pas un spectacle pour ceux qui aiment leurs récits lents. Au deuxième acte, ce n’est pas un spectacle pour tous ceux qui aiment les intrigues.

Faye Tozer et David Suchet dans une scène des Aventures de pantomime de Peter Pan à l'hippodrome de Bristol

Cela peut paraître grossier de se plaindre du manque de narration (après tout, Beckett s’est transformé en Godot dans une pièce où rien ne se passe deux fois) dans une forme d’art qui l’oriente autour de décors de type variété mais les meilleurs ont encore une ou deux surprises dans leur manche en ce qui concerne l’élan de la narration. Ce n’est pas le cas, mais possède ses propres as sous la forme d’Andy Ford (de retour pour son 11e panto de l’hippodrome de Bristol) dans le rôle de Smee et Ceri Dupree dans le rôle de sa mère, Mme Smee.

Ford, une institution du West Country, est un homme de liaison très accompli, de ses petites fouilles à Weston-Super-Mare et Taunton à son bavardage « c’est vrai, vous savez que vous êtes en terrain sûr. Il n’atteindra peut-être jamais les sommets comiques que j’ai vu atteindre par Joe Pasquale, mais l’hippodrome de Bristol est son chez-soi loin de chez lui et il réside comme un roi à l’intérieur. Dupree est plus RuPaul que Danny La Rue dans le domaine du glamour, chaque costume est un spectacle éclatant et la routine Cher offre un peu plus d’audace que ce que l’on voit habituellement dans un panto, même si on a l’impression qu’une partie de leur avant-garde naturelle est apprivoisée dans une famille. -spectacle convivial qui semble particulièrement sûr.

L’apparition de l’icône de Steps, Faye Tozer, nous permet de terminer avec le mégamix des plus grands succès du groupe avec Suchet qui a l’air de s’amuser en fond sonore. Ce n’est rien de grandiose, mais comme la célèbre star de la scène lui-même, si vous y allez, vous ne pouvez pas vous empêcher de passer un bon moment.