Ou ce qui reste de nous à Summerhall – critique du festival Fringe d'Édimbourg

Le Sh!t Theatre revient avec une production à la fois triste et joyeuse

Qui aurait cru que la musique folklorique était à ce point enveloppée de mort ?

Les pionniers du Fringe Sh!t Theatre ont certainement fait de même, puisqu'ils ont présenté un spectacle unique et profondément émouvant au Summerhall, un lieu de prédilection du groupe primé à Édimbourg. « Ce n'est pas un spectacle de théâtre », expliquent-ils d'emblée, « c'est un concert en chœur ». Ce qui serait différent d'un concert en chœur.

Des personnages comme Jane Delawney et John Barleycorn apparaissent comme des esprits invoqués tandis que les deux membres de la compagnie – Louise Mothersole et Rebecca Biscuit – marchent sur cette fine ligne entre l'irrévérence et la confession personnelle – dans un récit basé sur des événements réels qui sont arrivés au couple au cours de la dernière année environ.

Les anecdotes sur la consommation de champignons lors d'un festival folklorique, le déguisement de chiens en Pamela Anderson et l'incendie d'un pub folklorique dans des circonstances mystérieuses sont évoquées. Les questions sur la mort abondent : êtes-vous le même si vous avez perdu quelque chose que vous considériez comme une partie de vous-même ?

Le duo présente le spectacle presque comme une revue musicale, introduisant des numéros, décortiquant le contexte à mesure qu'ils décortiquent leurs propres expériences de perte. Ils se délectent de la perfection de l'imperfection, de la façon dont la vaisselle fêlée peut être recollée avec de la colle dorée.

Comme beaucoup de spectacles de Sh!t Theatre, son pouvoir subtil ne m’est venu que plus tard – en me promenant dans les prairies d’Édimbourg, en me souvenant des joies et des chansons partagées avec ces êtres chers disparus depuis longtemps.

Après le spectacle, les spectateurs sont invités à se rendre dans un espace adjacent pour chanter ensemble : une occasion de trouver du réconfort en compagnie d'autres personnes, en chantant faux mais, plus important encore, à l'unisson. Cérémonial sans se soucier de la sincérité, c'est quelque chose de spécial.