Qui est en vacances avec Miz Cracker au Southwark Playhouse – critique

Rappelez-vous Cindy Lou Qui? C’était la petite fille super mignonne, coiffée d’un bretzel et au nez retroussé qui s’est liée d’amitié avec le Grinch dans le conte de fées pas tout à fait du Dr Seuss. Eh bien, dans cette comédie solo off-Broadway de 2017, Cindy Lou a grandi. Non seulement cela, elle vit dans une caravane, a une relation malsaine avec l’alcool et les pilules, et a purgé une peine de prison pour avoir tué son mari. Oh, et cette amitié avec le poilu vert qui déteste Noël ? Pas aussi innocent que le Dr Seuss aurait pu vous le faire croire…

Bienvenue dans la bâtardise exubérante de Matthew Lombardo d’une fable américaine qui était légèrement décalée au départ, mais qui est ici réinventée comme quelque chose de subversivement drôle, parfois assez malade, mais toujours formulée dans les rimes tum-ti tum-ti qui ont enchanté des générations de enfants. Qui est en vacancesqui voit Cindy Lou discuter avec nous alors qu’elle prépare sa bande-annonce pour un assaut d’invités de la veille de Noël, se sent quelque part entre un confessionnal et un spectacle de dragsters (la production originale de New York mettait en vedette la gagnante d’Olivier Lesli Margherita tandis que les stars étincelantes de la première britannique de Kirk Jameson Course de dragsters ancienne élève Miz Cracker). C’est une bonne heure de divertissement qui semble un peu coquine mais qui finalement épouse l’importance des liens familiaux et humains.

Miz Cracker, ressemblant plutôt à Madonna dans sa phase « True Blue », est magnifique : extrêmement sympathique et capable de pointer un moment comique avec juste une moue ou un aparté, c’est un joli début au théâtre britannique. Elle fait probablement le texte amusant mais peu révélateur de Lombardo, qui se présente souvent comme un peu sous-Hedwige et le pouce en colère alors que Cindy Lou répertorie la litanie des catastrophes et des choix de vie mal avisés qui l’ont amenée à cette bande-annonce kitsch, semble plus drôle qu’elle ne l’est en réalité. Elle pouvait cependant se permettre d’amplifier un peu plus le pathos. L’humour scandaleux fonctionnerait encore mieux si nous pouvions croire à la douleur qui se cache en dessous. L’over-mic’ing prive aussi parfois le scénario et la performance centrale de toute nuance.

Jameson et ses designers (Justin Williams – décor, Kieron Johnson – éclairage) ont fait un travail fabuleux pour créer un univers alternatif fou et camp. Le cadre est à la fois glamour et un peu miteux, où un membre du public sans méfiance peut être invité sur scène pour un cocktail mortel, puis être abusé verbalement au hasard pour le reste du spectacle pendant les envolées fantaisistes de Cindy Lou, et où un numéro de rap et divers entretiens avec Ted sortent de nulle part. Malgré l’inévitable cynisme engendré par un traitement aussi flamboyant mais déchirant de l’Americana old-school, Qui est en vacances s’avère avoir un assez grand coeur. Pas de spoilers, mais Cindy Lou réalise son souhait de Noël, et ce serait une âme très blasée qui n’a pas les yeux un peu embués à la conclusion.

Le casting d’une drag star modifie inévitablement l’orientation et le ton d’une pièce qui, bien que légère, a un véritable lien avec la culture populaire et un programme étonnamment sain : il serait fascinant de voir à quel point elle joue différemment avec une actrice cis. En toute honnêteté, ce n’est pas aussi spirituel qu’il pourrait l’être, et la rime Seuss-esque est parfois un obstacle au vrai sentiment ou même à la comédie. Miz Cracker est un régal cependant, et tous ceux qui recherchent des divertissements de Noël avec une touche décalée devraient certainement envisager un voyage à Southwark.