Critique de I'm Almost There – L'odyssée de Todd Almond dans la Big Apple

La star de Broadway se rend au Fringe d'Édimbourg

Todd Almond, interprète, compositeur et toast de New York, est penché sur son piano, le regard fixé sur la foule, vêtu d'une tenue qui donne l'impression qu'il s'apprête à se livrer à une sorte de menuiserie semi-amateur. Le coude gauche s'appuie sur le couvercle, la main droite joue nonchalamment des accords tandis qu'Almond regarde les membres du public dans les yeux, commençant son récit.

Tout commence de manière assez banale : une rencontre coquine dans un appartement de Tribeca sème les graines d'une histoire d'amour attachante. Le gars, Guy, raconte à Almond une rencontre qui a failli lui coûter la vie alors que le duo décide de se promener dans Manhattan. Ils se séparent après un café : Almond entre timidement dans son appartement, Guy rejetant l'offre d'un baiser. Le lendemain, cependant, il revient avec un autre café (un demi-tour) et il sonne et demande à Almond de le laisser entrer. Almond, jubilant, commence à marcher pour le chercher. Jusqu'à ce que les choses prennent une tournure inattendue.

Ce qui suit est un épisode fantastique et captivant de réalisme magique. Alors qu'Almond descend les niveaux de son immeuble, tel un héros grec forcé de patauger dans des eaux sauvages et inexplorées, il rencontre des bizarreries macabres. Il y a une voisine « bête sexy » qui attise ses désirs les plus charnels tout en exacerbant son dégoût de soi, une voisine paranoïaque qui craint pour la vie de son chat, ce même chat, qui hante les enfers, et qui est en fait à 53 % la mère d'Almond. Il y a même un vrai vampire obsédé par les films d'époque.

Cela semble abstrait, énigmatique, presque complaisant, mais avec une sorcellerie chantante, Almond et ses co-interprètes Erin Hill et Luke McCrosson tissent une tapisserie unique et mélancolique. Comme le sujet d'un grand conte populaire, un Reine des Fées Le protagoniste, Almond, repousse les menaces, les dangers et les tentations, exposant ainsi ses propres limites personnelles. L'écriture est colossale, impressionnante et pourtant étonnamment fragile – comme un glacier en train de fondre et de glisser le long d'une montagne.

Les compositions d'Almond, aidées par la superbe supervision musicale de Jonathan Mastro, renforcent et augmentent les nuances et les thèmes qui se cachent sous le texte. L'utilisation de la harpe par Hill est particulièrement émouvante – plus de harpes sur scène, s'il vous plaît.

Produit par le géant du livre audio Audible et Bébé renne L'histoire de Francesca Moody, Almond, semble déjà promise à un bel avenir, ce qui est une excellente nouvelle, car c'est un véritable témoignage du pouvoir de la narration musicale. J'aimerais pouvoir y retourner et la revivre à nouveau.